Chez Glotte-Trotters, nous pensons que le monde de l’éducation comme celui de la formation professionnelle doivent repenser les méthodes d’apprentissage en fonction du fonctionnement du cerveau humain. La plupart des systèmes éducatifs sont fondés sur la capacité à se rappeler et appliquer ce qu’il a appris en cours. Pourtant, la majorité d’entre nous ne comprennent pas comment notre cerveau et surtout nos souvenirs fonctionnent.
L’apprentissage des langues en France : activons les bons signaux de notre cerveau !
Tout d’abord, il nous semble important de souligner que l’oubli fait partie intégrante de la mémoire. En dépit de ce que l’on pourrait croire, oublier est indispensable ! Une des vertus de l’oubli est de nous permettre justement de ne pas systématiquement nous faire submerger par des souvenirs non appropriés face à une situation. C’est un des rôles les plus essentiels de la mémoire que de nous renvoyer au bon moment le souvenir de situation qui pourrait nous être utile par rapport à une situation actuelle. Notre cerveau, des petits comme des grands, aime par-dessus tout mémoriser sur un mode ludique, c’est-à-dire associer les qualités de l’hémisphère droit et celles du gauche.
L’apprentissage des langues en France : un modèle traditionnel inefficace
L’apprentissage des langues en France est encore trop souvent traditionnel, ce qui est aberrant au niveau neurologique. En effet, il faut envoyer au cerveau des signaux indiquant clairement que l’on est dans un processus d’apprentissage linguistique, pour que les fonctions dévolues au langage (l’aire de Wernicke et l’aire de Broca) se mettent en activité. Alors, si vous apprenez une langue comme vous apprendriez un cours d’histoire, en mémorisant des listes de mots comme des dates d’évènements, cela ne fonctionnera pas ! Vous retiendrez des mots et des règles de grammaire, mais vous serez incapable de les réinvestir pour faire une phrase en contexte…
L’apprentissage des langues en France : que faire alors ?
Pour bien mémoriser des éléments linguistiques (lexicaux et syntaxiques), il faut que cette nouvelle information soit :
• répétée au moins 3 fois
• vue sous différents angles
• marquée d’une charge émotionnelle (forte empreinte mémorielle) et par le plaisir.
En effet, le processus de mémorisation se divise en trois étapes essentielles : l’encodage, le stockage et le rappel. Lors de la première phase d’encodage, les informations qui nous sont transmises par nos sens sont traitées pour être mises en mémoire. Ainsi, pour faciliter le processus d’encodage, nous pouvons faire appel à des catégories sémantiques pour se souvenir des mots. Notre cerveau n’empile pas les idées les unes par-dessus les autres. Il les associe entre-elles, créant des arborescences. C’est quelque chose qui est toujours dynamique, jamais figé. Plus on va lire, entendre, voir, découvrir des choses, et plus les nouvelles idées viennent s’intercaler avec celles déjà mémorisées.
L’apprentissage des langues en France :comprendre le rôle de chaque type de mémoire
Pour que l’information ou le mot soit retenu, il faut que cette information retienne notre attention : c’est la phase de stockage, pendant laquelle l’information va suivre un acheminement vers la mémoire à long terme. Une fois l’information traitée et retenue, la troisième phase du processus de mémorisation est le rappel, ce processus qui englobe la capacité à extraire une information préalablement apprise. C’est également le processus qui transfère l’information présente dans la mémoire à long terme vers la mémoire de travail. C’est la mémoire de travail qui permet de manipuler des informations lors de la réalisation d’une activité.
L’apprentissage des langues en France : connexions et répétitions pour une bonne progression
Des chercheurs de l’Institut Pasteur et du CNRS ont démontré que la curiosité, l’éveil et le plaisir encourageraient la formation de néo-neurones et favoriseraient ainsi l’acquisition de nouvelles compétences liées au processus d’acquisition de connaissances. On apprend toujours pour quelque chose, que ce soit pour le redire, le refaire, le savoir demain, la semaine suivante ou toujours, le réutiliser une fois, plusieurs fois ou tout le temps. Il est donc très important de définir au démarrage l’objectif de travail.
Les apprenants ont révélé être moins motivés par les cours magistraux que par les projets. La raison principale est qu’ils n’ont aucune influence sur le cours magistral, aucun contrôle, alors que l’avancée d’un projet dépend complètement de ce qu’ils en font. Il est donc valorisant de se tourner vers des activités pédagogiques actives lorsque cela est possible.
C’est à force d’expérimentation, de pratique, d’entraînement, que l’on atteint une certaine automatisation. La pratique, la manipulation ainsi que le retour sur l’action ont une incidence importance sur l’appropriation d’un savoir. C’est pour cette raison que les séquences linguistiques chez Glotte-Trotters sont construites en suivant une progression spiralaire. Jean Piaget sera l’un des premiers à observer que la construction d’un concept est un processus qui est tout à la fois long et non linéaire. Et cela est vrai pour tous les apprentissages de concepts, pas uniquement dans le cadre de l’apprentissage des langues étrangères.